}* Willa Sanders (terminée)

28 janvier 1991 - Clinique «Bouton de Rose», New York

Dans la chambre 136, des hurlements se font entendre, suivis par des cris de bébé. Mme Sanders souffle doucement afin de reprendre son calme. Son époux à côté d'elle lâche sa main pour se rendre auprès de leur enfant. Elle l'entend renifler et revenir à ses côtés, un petit paquet dans ses bras et dire d'une voix émue:

Chérie, nous avons une fille!

Et mme Sanders de sangloter de bonheur. Son mari dépose le bébé sur sa poitrine. Elle s'empresse de le prendre dans ses bras et commence à le bercer en chantonnant:

Willa, ma petite Willa...

14 décembre 1999 – Virée shopping, New York

Willa Sanders est à présent une fillette pleine de vie qui parcourt les rayons de Baby Dior avec une satisfaction visible, effleurant les étoffes du bout des doigts, s'arrêtant parfois pour en examiner une de plus près. Sa mère la suit, discrète et souriante, donnant parfois son avis sur telle ou telle couleur, tel ou tel tissu. Sinon, elle se contente de regarder sa fille virevolter entre les vêtements. Dehors, sous la neige, leur chauffeur les attend en fumant cigarette sur cigarette. Le pauvre homme portant quatre gros sac remplis d'habits de marques. Noël est dans moins de deux semaines, et tout ce que Willa veut: des vêtements! Ses parents sont ravis et persuadés d'une chose: leur fille est un véritable cadeau du ciel, l'enfant que tout le monde rêverait d'avoir. Mme Sanders -Dubois, de son vrai nom- pense à sa propre enfance à Paris, à l'époque où elle aussi découvrait ses premiers Grands Magasins. La mine réjouie de sa fille la fait rire, et elle hoche la tête quand Willa la dévisage. Soudain, la fillette disparaît quelques secondes et revient, une robe noire cousue dans un tissu aussi léger que l'air. Elle lance un regard mi-suppliant, mi-interrogateur à sa mère. Le sourire de mme Sanders s'agrandit. Plus tard, sa fille sera une star, elle s'en fait la promesse.

3 novembre 2008 – Université de Californie, Los Angeles

Voilà près d'un mois que la famille Sanders a déménagé à L.A., la ville des anges. Willa a déjà quelques amis sympas, et se sent comme un poisson dans l'eau. Au détour d'un couloir, elle bouscule une jeune fille.

Oh, désolée!

L'autre se retourne, l'air furieuse. Mais Willa ne voit pas son visage, juste un ruban noir autour duquel se balance une petite clé en or. La fille s'en va d'un pas sec. Willa s'appuie à un mur, la main droite serrée autour de son pendentif.

Rosalee... murmure-t-elle. Rosalee Stanford.

Souvenir...

2 juillet 2004 – Tiffany, New York

Willa, 14 ans, flâne de boutique en boutique, quand son regard est attiré par un éclat doré. Il s'agit d'un collier représentant un cadenas, le plus beau que Willa ait jamais vu. Pourtant, le prix la fait hésiter. Oh, et puis après tout, elle peut bien s'offrir ça! Elle entre chez Tiffany et demande à l'essayer. Aussitôt, elle est sous le charme. Alors qu'elle vient de le payer, la vendeuse lui en propose un second, qui compléte le premier: une clé toute simple qui pend au bout d'un ruban de velours noir. Willa le paye immédiatement. Elle va sortir quand un homme masqué entre en trombe, un fusil à la main et ordonne à tout le monde de se coucher. Les autres gens, deux vendeuses, une femme d'une cinquantaine d'années et sa fille, s'exécutent. Alors que l'homme s'occupe de vider une vitrine, une des vendeuse tente de se relever et d'aller appuyer sur le bouton d'alarme. Elle l'a à peine pressé que l'homme se tourne vers elle et lui tire dessus. Hurlements, pleurs, le tueur n'a même pas le temps de partir, la police arrive et l'arrête. Le corps de la vendeuse est emmené, les otages envoyé au centre de police. Là, on leur fait déposer un témoignage, puis ils partent. Willa s'approche de l'autre fille.

Salut... Je m'appelle Willa Sanders. Tu vas bien?
Pas mal... Moi c'est Rosalee Stanford. Ecoute, je ne veux plus jamais parler de ça, okay?
Euh... Si tu veux.
Promets-le moi!
Oui... Euh, d'accord, c'est promis. Tiens écoute, j'ai acheté ça. Tu n'as qu'à prendre la clé!

Elle lui offre le collier, et les deux filles se séparent, sans penser qu'elles se reverraient un jour.

Willa est une jeune fille d'une beauté très naturelle. Elle ne se maquille que très légèrement, voire pas du tout. Elle mesure environs 1m65 pour 45 kg, ce qui la place dans une échelle à peu près normale. Elle possède de longs cheveux châtain très clair, légèrement ondulés, qu'elle porte généralement détachés, et des yeux gris-vert en amande. Ses lèvres sont fines et son nez busqué, ce qui provoque chez elle quelques complexes, qu'elle compense par un style vestimentaire très changeant, tantôt terne et ordinaire, allant du simple jean aux couleurs les plus basiques telles que le beige, le blanc et le noir, tantôt extravagant et très coloré. Evidemment, elle ne porte que des vêtements de marque, mais elle préfère s'en cacher, préférant un simple pull marron à un T-shirt où s'affiche en lettre d'or sur sa poitrine le mot "DIOR".

Le caractère de Willa se résume en quelques mots: joie, sociabilité, humour, et un soupçon de prétention. Evidemment, si cela ne se résumait qu'à celà, on la surnommerait la ravie de la crèche. En réalité, sa personnalité est beaucoup plus complexe. Sous ses airs de fille toujours heureuse se cachent une grande sensibilité et un secret inavouable qui lui gâche la vie. De plus,son humour assez cynique donne toujours l'impression que ses moqueries sont dites pour faire mal, si bien qu'on ne peut jamais savoir si elle est sincère ou pas. Elle est également un peu manipulatrice et est dotée d'un grand pouvoir de séduction (notons qu'à l'origine, "séduction" rimait avec "tromperie"). Ses activités préférées sont la drague et le shopping. Autant dir qu'elle excelle dans ses deux domaines! Oui je sais... Et les cours dans tout ça. Et bien Willa suit des cours de langue, étant donné que sa double nationnalité lui donne un avantage considérable. Et oui! Un des mots magiques de Willa: "facilité"!